08 avril 2007

A chacun sa destinée

Destinée,
Inutile de fuir ou de lutter
C'est écrit dans notre destinée
Tu ne pourras pas y échapper
C'est gravé

Comme dit la chanson de Guy Marchand.
(© Guy Marchand - Philippe Adler / Vladimir Cosma / "Les Sous-Doués en Vacances").

C’est marrant comme on ne peut jamais échapper à se destinée.
Depuis tout petit, la mienne a été d’être au service des autres. Imaginez tout de même qu’enfant j’étais d’une timidité maladive et que le premier métier que j’ai fait a été d’être…….. animateur socio éducatif !
Pendant plus de 20 ans j’ai travaillé dans un centre culturel où ma fonction a toujours été d’être, 10 heures pas jour, au service des autres que ce soit en animation, en encadrement, en organisation, en technique… (enfants, ados, adultes, 3ème âge) 100% de ma vie a été consacrée à ça, mettant volontairement de côté toute vie privée ou personnelle. Je ne m’en plaint pas ! J’ai vécu de superbes moments de plaisirs et de joie, avec de très très bons souvenirs. Je ne regrête rien.

La photographie aussi, parallèlement, a toujours été tournée vers les autres : création d’un club, animation, présidence, cours, fêtes de la photo …. Au point même que pendant une très longue période je n’ai personnellement fait aucune photo pour mieux me consacrer à celle des autres et les aider dans leurs réalisations.

Si on peut comparer je suis un peu entré « dans les ordres » comme le font les religieux qui adorent Dieu. J’adore rendre service.

Mais les autres ? Me le rendait-ils ?

Je l’ai très souvent cru au travers de leurs remerciements, de leurs compliments, de leurs attentes, de leur joie de travailler avec moi… Jusqu’au jour où j’ai du abandonner ce travail (pour apolitisme) , et là je me suis rendu compte du vrai visage des gens ! Quelques mois après j’étais oublié. Même ma meilleure amie – une amitié de 20 ans ! – ne m’a plus rappelée pour l’assister comme régisseur de ses spectacles de danse et réaliser les photos annuelles de l’association. C’est là que j’ai compris l’hypocrisie des gens et que l’on pouvait être simplement « utile ».

Croyez-vous qu’alors cela m’ait ouvert les yeux afin de mieux m’occuper de moi ? Que nenni, j’ai replongé ! Nouveau travail de coordinateur et technicien d’exploitation audiovisuel : et donc à nouveau un métier tourné au service des autres. J'aime beaucoup mon métier.


Mon temps libre, je le consacrais à nouveau à la photographie, pour MOI (reprise donc en 2001 de photos de modèles) mais encore là je ne pouvais être que – et bien souvent malgré moi – au service des autres car on ne peut réaliser des photos de modèles qu’avec leur participation et leur aide (modèles, comme photographes).

Mais là encore je fus fort déçu car je constatais à nouveau que ces modèles étaient bien contentes de me trouver pour « remplir leur book », réaliser les photos qu’elles souhaitaient (et quelques fois comme elles souhaitaient, même si ça ne me plaisait pas), et pour certaines mêmes devenir confident de leur vie intime pour me retrouver en final à être « remercié » mais pas à la façon que j’espérais, une fois inutile.

Ma destinée à moi est donc de me consacrer aux autres, seule façon d’être utile et reconnu, semble t'il, comme le clown qui, maquillé et sous les feux de la rampe, amuse petits et grands et oublient leur tracas grâce au facéties de l’Auguste qui s’abreuve lui-même de leurs rires et leurs bravos. Mais dans sa caravane il est toujours seul, car le clown n’a de toutes manières qu’une et une seule fonction : faire rire sur scène, et il ne doit pas décevoir ou il perd sa vie. Personne ne s'intéresse à ce qu'il est en coulisse, à ce qu'il pense et ses états d'âme n'intéressent personne.

Ma destinée est de toujours donner sans jamais recevoir, d'être au service des autres sans en attendre de même. C'est ainsi. Destinée, on ne peut y échapper.

Destinée
Encore un fois le cœur déchiré
Je suis un clown démaquillé
Le grand rideau viens de se baisser
Sur l'été

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