Moi.

Cet étrange comme ce monde est et devient de plus en plus égoïste et égocentrique, se renferme de plus en plus sur lui même. N’avez-vous pas remarqué qu’il devient de plus en plus rare de s’entendre dire « pardon », « merci », s’il vous plaît » ? Par contre l’agressivité, la critique, la haine remplacent l’aide, la solidarité, l’amour.

Je me rappelle à mes débuts d’animateur socio-éducatif : nous n’avions rien (comparé à aujourd’hui) mais nous faisions des centaines de choses, nous partagions tout. Aujourd’hui il est beaucoup plus facile d’accéder à des activités mais les gens se renferment de plus en plus, deviennent de plus en plus aigris, de moins en moins reconnaissants. De plus en plus de gens considèrent que tout leur est dû, souvent sans en faire d’effort, qu’ils ont des droits mais oublient qu’ils ont des devoirs. D’ailleurs c’est une des causes qui m’a fait arrêter ce métier.

Lorsque vous vous tournez vers les autres vous êtes quelques fois, si ce n’est souvent, vu comme un « extra-terrestre », même d’ailleurs quand on vous sollicite. Faire passer les autres avant soi-même (ce qui, pourtant est la base du groupe, de la colonie, de la société) est anormal : combien de fois entendez-vous dire « mais vivez pour vous ! ». C’est même souvent très contradictoire car combien ai-je rencontré de gens qui vous sollicitaient, pour lesquels il fallait être disponible à chaque moment mais qui oubliaient vite de « renvoyer l’ascenseur » et surtout même d’en être reconnaissant. Contradictoire car ils jugeaient inadmissible qu’on ne réponde pas à leurs souhaits et tout aussi inadmissible qu’on en demande de même. Chacun a besoin des autres pour exister mais rejette à la fois ce principe. Observez un jour de grève dans les transports en commun… c’est pitoyable !

Il y a aussi ce signe d’appartenance que l’on entend souvent : c’est « ma » femme, c’est « mon » homme, c’est « ma » voiture, c’est « ma » maison, c’est « mon » chien, c’est « mon » travail, c’est « mon » fric etc etc…Sous entendu « pas touche, c’est à moi ! ». Et pourtant si nous avons tout ça c’est bien grâce et souvent par les autres, seul on n’existe pas.
C’est même à l’échelle gouvernementale et planétaire car rien que le budget des armées dans le monde pourrait nourrir à profusion tous les habitants de la Terre !! Mais l’Homme préfère se tuer que de nourrir son voisin.

On pourrait parler des prochaines élections. Je n’en parlerai pas tellement c’est tout aussi pitoyable : des « clowns » plus intéressés par le pouvoir, les avantages et privilèges qu'ils en tieront que la vraie volonté de faire bouger les choses (ils n'avaient qu'à le faire déjà dans leurs fonctions).

Je dois être un « extra-terrestre ».